Mike, YouTuber

Profiter de la quarantaine pour donner vie à nos idées.

En quarantaine, on revoit ses priorités. Du moins, lorsqu’on est en recherche d’emploi.

À Santiago, les entreprises qui le pouvaient sont passées au télétravail, les autres ont dû limiter/restreindre leurs activités. Dans le milieu de l’architecture et de la construction, les chantiers dans les zones placées en quarantaine ont été arrêtés. Les mairies et autres organismes qui révisent et approuvent les permis de construire sont en sous-effectifs et traitent uniquement les sujets prioritaires (qui ne sont donc pas les permis de construire). Les projets publics (concours, chantiers, etc.) sont également retardés et l’argent ne circule plus. Tous ces détails mettent à mal les architectes et leurs agences qui ont désormais d’autres priorités qu’embaucher, comme par exemple se maintenir à flot.

Nous voilà donc, Mike et moi, dans une impasse. La fin de la quarantaine est sans cesse repoussée et les activités productives dans un appartement s’avèrent limitées. Nous avons alors dépoussiéré un projet qui avait été évoqué de nombreuses fois sans jamais être réalisé.

Une chaîne YouTube.

Mike couvait cette idée depuis un certain temps sans pour autant se lancer. Par faute de temps, de motivation ou peu importe, mais l’opportunité s’est finalement présentée d’elle-même. Sa volonté : partager ses expériences de voyage. Un peu comme moi ici, mais en vidéo. Conseiller ceux qui désireraient vivre une aventure similaire.

Toutefois parler de voyage en étant en quarantaine n’est pas des plus simples, surtout lorsque le monde tout entier ferme ses frontières. Le travail pour proposer un contenu varié (qui ne traite pas uniquement de la cuisine bien que ce soit notre principale activité) s’en retrouve décuplé. Ajouter à cela que je n’ai pas envie d’apparaitre en vidéo, Mike se retrouve seul devant la caméra. C’est dans ces instants qu’il se réjouit d’avoir des colocataires afin de les faire participer dans ses vidéos et ainsi créer des formats de vidéo plus dynamiques.

Ces premières expériences nous démontrent que rien de l’activité d’un vidéaste n’est simple. Qu’il s’agisse du choix des thèmes à aborder (savoir quel sera le sujet de fond, comment la vidéo sera constituée,…), de la construction du script (réfléchir à sa constitution, savoir quoi dire, faire le choix de tout noter ou d’improviser, comment le faire) à la réalisation de la vidéo (suivre le fil directeur de la vidéo, ne pas se perdre dans les explications, ne pas se répéter, réaliser les prises de vue, d’autres et les recommencer), cela nécessite énormément de temps. Et cela demande également de réfléchir au cadrage, à l’illumination, au fond, au sol... La chambre dans laquelle nous logeons est petite et il est difficile d’y filmer, mais on n’y entend pas les bruits de la rue au contraire du balcon où le cadrage est bien plus ample et agréable. Et une fois que tous les rushs sont faits, le montage peut débuter et c’est du travail, beaucoup de travail, surtout pour quelqu’un qui n’en a jamais fait auparavant. Découvrir un logiciel, apprendre comment réaliser des effets, observer des vidéos de références, couper, déplacer, visionner et re-re-re-revisionner… On pourrait se dire que ça se finit là mais… Non ! Car qui dit publication sur le net dit aussi activité sur les réseaux sociaux, essayer de faire parvenir le lien de la nouvelle vidéo aux personnes concernées, publier des stories et toutes ces choses que nous ne sommes pas habitués à faire. Mais qu’importe tout le travail que cela demande, Mike met tout son cœur et beaucoup d’énergie pour parvenir à faire ses vidéos.

Je ne maîtrise en rien ce sujet de « faire des vidéos » et il ne s’agit là que d’observations qui naissent en regardant Mike travailler. Il est autodidacte, cherche à apprendre en observant, en suivant des tutoriels et en voulant produire à chaque fois des vidéos mieux réalisées que les précédentes et qui puissent intéresser ceux qui les regardent.

Alors voilà, en quarantaine on passe du temps sur l’ordinateur et on active ses neurones.

ABONNEZ-VOUS À SA CHAÎNE ! @MikeManez

-Merly

PS : YouTube est capable d’afficher des sous-titres et de les traduire, en français notamment… allez regarder dans les paramètres de la vidéo lorsque vous voulez afficher les sous-titres. Cela fera du bien à votre espagnol rouillé ! <3