Vivre dans 6 mètres carrés à Santiago

Qui a dit que trouver un logement était facile ?

Pour ce séjour à Santiago du Chili, Mike et moi avons réservé un Airbnb dans la capitale. Notre premier choix se portait sur une chambre dans un appartement qui semblait immense, avec vue sur les montagnes. Il était situé dans une zone qui semblait huppée (on se fiait alors au prix des loyers dans le quartier ainsi qu’à divers avis) avec piscine et gymnase. Le prix n’était vraiment pas cher, ce qui était plutôt étrange mais c’était la première fois que cet hôte mettait le logement en location, et pour cette raison Airbnb proposait une réduction sur le prix. On a décidé de lui donner sa chance, après tout il faut bien débuter à un moment et avoir sa première fois afin de pouvoir devenir ensuite un « super hôte ».

Une petite semaine avant notre arrivée, l’hôte nous contacte pour nous dire que, comme il débutait sur Airbnb, il s’était trompé dans les prix affichés. Théoriquement on avait payé le prix pour une seule personne alors qu’on venait à deux, et ce prix ne correspondait pas à celui qui devait être payé. Il nous a alors dit qu’il allait rectifier le montant, en espérant qu’on comprendrait, et qu’il ne nous ferait pas payer le « double » puisqu’on était deux. On a ensuite regardé dans les messages à propos de la réservation : le site nous prévenait que le prix de la réservation avait été modifié par l’hôte, et nous demandait si on acceptait ce changement sinon on était remboursé intégralement. Et là, surprise, le prix avait pratiquement été multiplié par trois, et ce en prenant en compte la réduction « deux personnes pour le prix d’une dans cette chambre ».

Evidemment on a annulé la réservation et préféré opter pour un hôte avec une plus grande expérience et un prix plus bas. Une chambre partagée dans un appartement était tout ce dont on avait besoin le temps d’arriver à Santiago et de nous acclimater à la ville. Les commentaires sur l’annonce nous avaient laissé entendre qu’on pourrait recevoir de l’aide de la part de notre hôte pour connaitre la ville et recevoir des conseils pour trouver notre future location sur du plus long terme. On songeait alors à un petit appart-studio pas très loin du centre ou des zones où se trouvent la majeure partie des agences d’architecture.

Après des recherches sommaires, on s’est rendu compte de quelques détails qui nous compliquaient l’affaire : un contrat de travail était souvent demandé, des garants ou une pièce d’identité chilienne. Ajoutez à ces complications la reprise des manifestions sociales (plus ou moins violentes) dans la zone du centre et la lenteur des procédures à réaliser pour obtenir cette pièce d’identité chilienne.

On a donc décidé de prolonger notre séjour dans ce logement. La chambre est petite mais avec suffisamment de rangements pour qu’on n’ait pas continuellement nos grosses valises dans les pattes. Un lit superposé, ce qui n’est pas le mieux pour un couple, mais on s’en accommode pour un court séjour. L’hôte est vraiment adorable. L’appartement est bien situé et on s’est rapidement habitué à la zone ainsi qu’aux moyens de transports. On a également eu le temps de voir où faire des courses économiques. La chambre qu’on louait n’était libre que pour une semaine et demie supplémentaire, mais on s’est dit que ce serait suffisant pour trouver autre chose, quitte à trouver un autre Airbnb très peu cher. Cela nous permettrait de ne pas trop creuser dans nos économies le temps de trouver un emploi afin de pouvoir par la suite louer quelque chose de plus grand pour du long terme.

La mise en quarantaine a évidemment bouleversé tous nos plans.

Heureusement pour nous, ceux qui louaient la chambre après notre supposé départ ont annulé, ce qui nous a permis de pouvoir étendre un peu plus notre location. Nous partageons le reste de l’appartement avec une chilienne, propriétaire de l’appartement, et deux étudiantes colombiennes qui sont venues en échange universitaire.

Alors voilà, nous vivons dans six mètres carrés depuis trois mois.

-Merly